Min p’tit s’rin, interprété par Jacques Bonnaffé à l’occasion de l’hommage rendu par ses amis à Marco Slinckaert qui interprétait cette chanson avec les Capenoules. Nous nous étions réunis le 6 mars 2010 au pied de l’Anneau de Mœbius, sa sculpture de la Place de la Solidarité dans le quartier de Wazemmes à Lille.
Un précurseur de l’art numérique
C’est certainement ce qui a prémuni Marco Slinckaert d’une carrière classique. Illustrateur pour Philips et l’entreprise Valkeniers à Lomme (pour laquelle il dessine un petit marin), passionné par l’informatique, alors balbutiante, il est l’un des précurseurs de l’art numérique.
L’Anneau de Möbius, autre ment appelé Le serpent, en constitue la traduction. Longue de douze mètres pour sept de haut, faite de dix tonnes de métal, la sculpture est inaugurée en 1989 par le président François Mitterrand lui-même. « Aérienne, aquatique et semi-aquatique », telle que décrite par son créateur, L’anneau devait à l’origine être fontaine. Hélas, l’eau s’est bien vite épuisée dans le bassin.
Marco Slinckaert prolonge par la suite sa réflexion sur le numérique aux États-Unis. Il se rend également en Amérique centrale, où il se passionne pour une tribu des Caraïbes, avant de rentrer à Lille.
Martine Aubry a salué hier « un grand créateur, qui a incarné la vitalité artistique lilloise du XXe siècle. »
Mais c’est l’écrivain Jacques Bonnaffé, qui s’était pris d’affection pour le personnage, qui l’honore le mieux par les mots :
« Quand le p’tit s’rin fait couic, tout le monde y est atteint secrètement et ce coup-là le serpent va se réveiller pour emboucher s’queue, lui souffler l’aubade dernière.
« Un artiste, un vrai, encore un emmerdeur, un vrai tout gentil. Adieu pour l’artisse. Ch’est pas mi qui l’ai canté mais j’y penserai pour m’en souvenir. »
Julien Lécuyer
Source : La Voix du Nord